Du pinceau à la plume...

Du pinceau à la plume


Et quand les mots donnent la main à la couleur...

© Tous droits d'auteur réservés Carmen Juarez Medina
Impression…
 Le Havre, 
à l'aube du 13 novembre 1872

Poésie réalisée pour 
"la Cita cultural francesa con Granada" pour le Festival d'automne de poésie, 
du Livre et de l'Edition 
du 2 au 4 novembre 2017 à Grenade.
Vision du soleil levant ou du soleil couchant ?
Qu’exprimait Monet en te peignant ?
Représentation d’un soleil couchant ou levant,
Ces moments éphémères sont toujours fascinants.

A l’horizon on devine sa silhouette lointaine
Au XIXe siècle, de tous les artistes elle fut la reine !
Attirés par ses couleurs, sa lumière et ses multiples activités
Tous l’ont côtoyé, choyé, admiré et y ont séjourné.
Ce port, symbole de la révolution industrielle
Garde au fond de son cœur, la part belle.
Cette grande dame s’étire après le départ de la lune
Traversée par les rayons du soleil qui percent la brume.

Cher au cœur de Monet et ville de son enfance
Le Havre donne libre court à sa vision et le met en transe.
Devant son chevalet et derrière sa fenêtre embuée,
Depuis sa chambre dans l'hôtel de l'Amirauté
En voulant fixer sur la toile cette fugace beauté
Et traduire une expression dont il s’est imprégné,
La course du soleil sur ce ciel éphémère,
Et ces tranquilles mouvements de la mer,
Monet enfante cette vision avant-gardiste,
C’est la naissance des peintres impressionnistes !
 
Alors, Impression d'un soleil couchant ?
Non, impression d’un soleil levant.
Tes rayons scintillent et se mirent sur l'eau
Produisant les reflets les plus beaux.
Afin de saisir la beauté de ce fugitif instant
Dans ce port à l’horizon luminescent,
Et que la lumière aveuglante du jour
Ne fige le paysage sans détour,
Le Havre apparaît à peine réveillé,
A peine ébauché, à peine esquissé.

Des multiples bleus verts aux rouges orangers,
La palette du peintre est bien chargée.
Les jaunes et les gris colorés s'invitent,
Le pinceau caresse le lin très vite
Et se décline sur la toile
L'arc-en-ciel sous un voile.
La danse du courant de l'eau
S'unit à chaque coup de pinceau.
À ce subtil bercement vaporeux
Produisant des rythmes harmonieux,
Les barques en ombres chinoises
Prennent la teinte de l'ardoise.

Impression du soleil levant
Donne naissance à un mouvement.
De ce courant non conformiste
Naîtront les peintres impressionnistes.
A sa naissance il fut critiqué
Mais aujourd'hui, il est adulé !

Tant de Maîtres se sont joints à toi
Et dans ton courant, sont devenus rois !

Carmen Juarez Medina

Festival d'automne de poésie, du Livre et de l'Edition 
 du 2 au 4 novembre 2017 à Grenade.

Festival d'automne de poésie, du Livre et de l'Edition du 2 au 4 novembre 2017 à Grenade.
Poésie réalisée à l'ocasion de ma collaboration avec le Cercle des Artistes Européens, La maison de France à Grenade, et Fiarte à 

la Cita cultural francesa con Granada pour le Festival d'automne de poésie, du Livre et de l'Edition du 2 au 4 novembre 2017 à Grenade.

La thématique sélectionnée pour cette édition est la commémoration du décès d’Octave Mirbeau, (16/02/1848 - 16/02/1917), écrivain, critique d'art et un journaliste français.La Société Mirbeau, dont le siège se trouve à Angers dans le Maine et Loire a contacté en 2015 la Maison de France et l'Université de Grenade pour participer aux manifestations qui sont organisées tant en France comme à l'étranger (http: // www.mirbeau.org/2017.html).

 Les œuvres illustreront l'époque d'Octave Mirbeau, grand défenseur de l'impressionnisme et ami de Monet. 

Grenade est une ville clef puisque l'académicien Francisco Gil Craviotto a traduit l'œuvre d'Octave Mirbeau, Sébastien Roch, publié par la maison d'édition Dauro en 2015. Une lecture des poèmes de Marie Torrelli-Lionné (France) et de Carmen Juarez Medina (Cercle des Artistes Européens. France) a été faite par le poète Marcos Jiménez León (Grenade) et la femme de lettres Dra Ilda Tomas (France).

Venise
Cité aux mille visages, cité aux mille présages, 
les mots déferlent dans ma tête, 
comme une foule en fête et je reste sans voix 
pour exprimer ce qui est en moi.
Je peins avec des lettres, j’écris avec des couleurs
Tout ce qui te met en valeur.

Dans mes songes, tu existes, Venise,
 ville enchanteresse et mystérieuse, à la fois conte de fée et dangereuse, suspecte par ta beauté et enjôleuse. 
Ton mystère et ta féerie m'ont envoûtés. 
Mon coeur se trouve dans la forteresse de tes palais enchantés des mille et une nuits, qui offrent avec ivresse, l'éclat de leurs reflets aux caresses des eaux.

Quand le jour se lève sur la lagune, à travers la brume, 
le ciel s’embrase d’un feu immense, reflétant les rayons brûlants du soleil sur cette vaste étendue. 
Venise, tu revêts ta robe de lumière et de pierreries.
Tu apparais, tel un mirage, 
reflétant ton image dans le miroir de tes eaux

Carmen Juarez Medina

Gitana

Un ciel de feu s'ouvre entre deux mondes,
Superbe, tu rayonnes de toutes tes ondes.
Le Roi Soleil se pare de son plus bel habit
Pour faire la cour à sa belle endormie.
Le teint de nacre de sa douce amie
Scintille de mille éclats quand vient la nuit.
Quand son Altesse la Lune se donne au soleil,
Gitana, tu renais, et tu n’as pas ton pareil !

Des grottes de cuivre « del Sacromonte »
Le cri profond des guitares monte.
Ce rythme lointain coule dans tes veines
Transportant toutes tes joies et tes peines.
Cette sève fougueuse qui monte en toi
Depuis la nuit des temps, est ta loi.
Gitana, tu danses avec ton cœur,
Et comme les pétales des fleurs,
Ta longue robe de soie couleur safran,
A chacun de tes gracieux mouvements,
Autour de toi, majestueusement se déploie
Comme la Cour Impériale autour du Roi.

Semblable à la flamme d’une bougie,
Tu danses légère et transmets la vie.
Ta sauvage beauté incandescente,
En devient presque insolente !
Entre tes mains, l’éventail danse,
Son souffle sensuel te met en transe,
Et par ta grâce hypnotisante,
Gitana, tu envoutes et tu hantes.

Ton regard de braise enflamme
Le cœur de toutes les âmes !

Carmen Juarez Medina

L'artiste
L’artiste joue du pinceau  
L’artiste est joueur de piano  
Dans cet univers fantastique  
Qu’est celui de la musique  
La peinture donne sa vision
Et transmet ses émotions  
Le dessin et le son
Se mettent au diapason
Avec la clé de sol  
Les couleurs s’envolent  
C’est une explosion de valeurs  
Pour une symphonie en ré majeur
Les blanches et les noires  
Donnent le la de l’espoir 
Notes et couleurs se fondent 
Pour la naissance du monde
Le son danse dans l’air
Dans son habit de lumière
Et transforme les vibrations 
Pour l’éclosion d’une partition
L’artiste joue du pinceau  
L’artiste est joueur de piano 
  
L’artiste joue du burin
L’artiste façonne son destin
Il travaille la matière
Il taille dans la pierre
Il travaille le volume
Au son de l’enclume
Il dévoile au grand jour
Toute la beauté de l’amour
Caché dans le cœur d’un saxo
Par la vision d’un pinceau
Ce souffle qui vient du cœur
Donne toute sa splendeur 
A une symphonie d’émotions 
Et de couleurs à l’unisson
Carmen Juarez Medina

El temple
Sur la toile immaculée
l’alchimie s’est opérée.

Au cœur de l’arène
La « faena » devient reine.
La « quadrilla » est dispersée,
« El temple » peut commencer.
 
La « pelea » du couteau
Devient celle du taureau.
Vêtu de soie et d’or
Le pinceau est matador.
 
La « muleta » s’envole
Dans une ample farandole.
La poussière devient matière
Et absorbe toute la lumière.

Les perles de sueurs
Sont les cris du cœur.
Les larmes de sang
S’envolent avec le vent.

Après des instants de défiance
S’installe un rapport de confiance.
Dans un ultime face à face
Toute la violence s’efface,
Entre l’homme et la bête
Le respect est à la fête.
Une « afarolada » à genoux,
L’animal est à bout.

Un premier frisson de plaisir
Laisse la place au désir.
Comme un spasme qui s’essouffle
Se mêle la chaleur de leur souffle.

L’amour est au diapason
Par l’acte de création.
Pour célébrer cette osmose
Il pleut des pétales de roses.

De cet enivrant parfum
Naît un amour sans fin.
Au pied du matador
Quelques pétales d’or.

L’épée est jetée
Ce n’était qu’une orchidée !




Carmen Juarez Medina

Papillon de jour ou de nuit ?

Papillon de jour
Papillon de nuit
En un quart de tour
L’ami s’est enfui
La même apparence
Et quelle indifférence
Papillon de jour 
S’envole pour toujours
Papillon de nuit
Vient hanté vos nuits
Comment reconnaître
Toutes ces facettes
Peut-on faire confiance
A une indifférence
Qui se dit ami 
Et pourtant vous fuit
Qui par son dédain
Ne vous tend la main
Et vous brise le cœur
En cas de malheur
On pensait connaître
Le fond de cet être
Quelle métamorphose
Y penser je n’ose
Papillon de jour
Papillon de nuit
En un quart de tour
L’ami est ennemi

Carmen Juarez Medina


Espoir, parfum de la vie …

Roses sensuelles depuis toujours 
Roses symboles de l'amour
Roses pourpres écarlates carmins
Roses éparses sur un drap de satin
Pourquoi une telle beauté
Sur une tige d'épines bordée
Roses ou amour joies et souffrances
Roses sans épines quelle délivrance
Tant d'obstacles à surmonter
Mais nos coeurs forment un brasier
Roses tes épines seront coupées
Brulées elles partiront en fumée
Roses aux pétales de velours
Ton parfum est notre lit d'amour

Carmen Juarez Medina


« La peinture est un art, et l'art dans son ensemble
n'est pas une création sans but qui s'écoule dans le vide. C'est une puissance dont le but doit être de développer et d'améliorer l'âme humaine. »
Wassily KANDINSKY
« Je crois que l'art est la seule forme d'activité par laquelle l'homme en tant que tel se manifeste comme véritable individu. Par elle seule, il peut dépasser le stade animal, parce que l'art est un débouché sur des régions où ne domine ni le temps, ni l'espace. »

Marcel DUCHAMP
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